le temps

Il y a un écart d’âge, il y a des fuseaux horaires, il y a de l’usure, il y a de la performance, il y a des attentes, il y a des manqués, il y a des souvenirs, il y a des visualisations, il y a des traumatismes, des oublis, des suppositions. Il y a des accumulations, du recyclage, du tri. Il y a tout pile 40 ans, et puis 65 ans et puis l’imprévu qui annule les calculs. Il y a des années lumière.le visible égarée dans l’invisible.

Il s’agit d’une maison qui à évolué. elle à disparue pour se réinventer en héritage familiale. un espace de dernier regard enveloppé d”une faune imposante. Il s’agit de réinventer ce qui peut s’y faire. on s’y noie éthyliquement car la responsabilité et l’empathie y devient un fardeau.

Je pense au 30 septembre 1927 des fois, souvent.

tout ce temps qu’elle a passé sur ce terrain. depuis 97 ans elle a observé l’évolution sans jamais en faire part, protégée par ces murs, ces chairs éjéctéés à maintes reprises par son souffle.

ce temps elle le tord, l’ignore en attendant ce qu’elle décidera comme une fin.

et moi, là entre l’accelération et le ralentissement je l’observe, incapable de souhaiter autre chose que le présent.

Je pense au 6 mai 1952, guidé par un amour enfantin, sauveur mais lié sans durée limitée à l’engagement empathique d’un isolement déstructeur. je l’aime tant. elle me manque tant, sa liberté. mais son engagement m’offre une source d’amour que j’ai hâte de lui prouver.

Tant il reste à faire pour celles et ceux qui n’ont peur de prouver.

Que la présence fait gagner du temps, qu’elle attire le sourire plus que les larmes, elle confronte les jadis à la libération. je parle de cette présence douce, patiente, dévouée, fatiguée parfois.

en corps , coincer dans les complots et le rejet ?

Nos temps diffèrent-t-ils par extraction de nos corps? déguisé par la dissolutions de quelconque courage de vivre au nom de soit pour le commun.

Voilà des mois que l’idée d’écrire sur le temps me dévore, j’attendrais une énième insomnie coincée entre quatre murs qui n’existaient pas il y a un an et encore moins dans mes souvenirs d’enfance, pourtant l’espace dans lequel je me trouve était bien présent.il y abritait ( cet espace) dans mes souvenirs des saucissons, des araignées et les toiles qui allaient avec, du vin, du charbon qui n’était pas utilisé et le noir, des boîtes, des cartons. à l’heure ou j’écris ces lignes tout est blanc et lumineux.

Arrivée dans la trentaine découvrir tout cette jeunesse entreprenante qui bien avant ses 25 ans ont parfois fait fructifier son entreprise, sa vie privé, ses loisirs et sa notoriété grâce à une intelligence capitaliste faisant parfois comprendre que le temps à penser était de l’argent ou plutôt que le temps de faire était de l’argent. Et soudaint revient en mémoire des paroles de Serge Reggiani: “combien de temps encore"?”

Encore à comparer le temps de son corps présent à celui du futur—composé ou du passé simple.

Ce temps imparfait, qui offre selon les fuseaux horaires la possibilité de lutter pour l’ensemble des lois qui régissent la vie en société ou bien subir ce qui ne sera à ce jour jamais discuté objectivement.

Et le vent ou court-il comme ça ? lui qui sur son passage peut éliminer en quelques secondes des années de constructions matérielles et sentimentales.

Et les bombes, et les hommes? peuvent-ils nous faire tout oublier? ils effacent des droits et des coeurs.

Les mots sont-ils une source ineffaçable du temps? mais pourquoi y croire? à qui, à quoi bénéficie la mémoire?

Que penser du temps des pensées, engagements et mouvements artistiques? que font-ils, que font-elles de leur temps? paye-t-on le temps de recherche ou la satisfaction du résultat? Est-ce qu’on acclame l’audace ou l’envie?

Et puis l’amour à-t-il une date de péremption ? une date de célébration?

Le deuil est-il arrivé à temps?

L’absence de modération à t-il pu nous faire perdre du temps?

regardez nous…

“ De mon temps je nettoierai les traces qui m’ont menties vers la haine.

De mon temps j’acclamerais celles ( les traces ) qui m’expliquent que j’avance.

De mon temps le silence écrit éclairera mes douleurs

liberera leurs interdits, troublera les pervertis.

De mon temps je jouerais comme si à la fin je n’étais qu’une spectatrice privilégiée

de mon temps je ne vous ai souhaité que des soleils indépendants”

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